Le destin de ce magnifique jardin fut toujours intimement lié à celui du palais des Tuileries dont il était un des principaux ornements. Cependant, le jardin a connu plusieurs visages depuis le XVIème siècle jusqu?à nos jours. Nous pouvons explorer onze périodes différentes :
Le jardin de Catherine de Médicis
Le jardin d?Henri IV
Le jardin de Louis XIII
Le jardin de Louis XIV par André Le Nôtre
Le jardin de Louis XV et Louis XVI
Le jardin sous la Révolution
Le jardin sous la Première République
Le jardin de Napoléon Ier
Le jardin des derniers Rois
Le jardin de Napoléon III
Le jardin de la fin du XIXème
Le jardin de nos jours
Le jardin de Catherine de Médicis
En même temps que la Reine Catherine de Médicis, veuve d?Henri II, achetait des terrains pour se faire bâtir sa splendide résidence des Tuileries, elle acheta de nombreux terrains vers l?ouest afin d?aménager un grand jardin à l?italienne.
- Le jardin à l?italienne
Celui-ci était séparé du palais par une rue (à l?emplacement du souterrain Lemonnier) et par un haut mur qui clôturait le jardin. En effet, le jardin était à proximité immédiate du palais mais le jardin constituait une entité à part et n?était pas conçu pour mettre le palais en valeur.
Néanmoins, les dimensions de ce jardin étaient impressionnantes avec 500 mètres de long pour environ 300 mètres de large. Il constituait ainsi le plus grand et le plus bel espace vert de la capitale à l?époque.
L?aménagement était éminemment à l?italienne puisque le jardin était découpé en rectangles par de grandes allées longitudinales et transversales. Chaque rectangle était différent et abritait bosquets, quinconces, simples plantations d?arbres, pelouses, parterres fleuris, mais également des potagers, vergers et vignes.
- Un lieu de célébrations
Ce magnifique jardin fut utilisé pour les fêtes royales comme celle en l?honneur des représentants d?Elisabeth Ière d?Angleterre, en juin 1572. Quelques mois plus tard, le 21 août, le mariage de Margot avec Henri de Navarre (futur Henri IV) fut l?occasion d?une réception, deux jours avant la Saint-Barthélemy. Enfin en 1573, la réception des ambassadeurs polonais venus offrir leur trône à Henri III resta dans les mémoires pour longtemps tant la fête fut éblouissante.
Le jardin d?Henri IV
Henri IV le protestant ne fut pas facilement accepté par le Paris catholique. Ce fut qu?après de nombreux combats hors des murs de la ville et notamment sur le site des Tuileries que le nouveau Roi s?imposa. Le jardin de Catherine de Médicis n?était plus qu?un immense terrain piétiné et dévasté par cette guerre. Henri IV, qui voulait réaliser le Grand Dessein avec la construction de la Grande Galerie, savait qu?un jardin à la hauteur de la magnificence du projet était nécessaire.
Réaménagement du jardin
Ainsi il fit planté de nouveaux parterres, une grande allée longitudinale fut entièrement couverte d?un berceau de charmille tandis qu?une autre allée fut plantée de mûriers destinés à nourrir les vers à soie du Roi. Un grand bassin rectangulaire fut mis en eau et la fontaine en son centre était alimentée par la célèbre pompe de la Samaritaine, construite sur le Pont Neuf sur ordre d?Henri IV en 1608.
Le Jardin Neuf
Côté ville, un nouveau jardin fut créé entre le palais et le fossé de l?enceinte de Charles V : le Jardin Neuf. Ce jardin était imposant avec 250 mètres de large pour 150 m de long. Il était constitué de grands parterres de broderies de buis avec au centre une belle fontaine (aujourd?hui il a laissé la place à l?immense esplanade du Carrousel). Ainsi ce jardin était à l?Est le pendant du Jardin des Tuileries à l?Ouest.
Le Roi Henri IV aimait beaucoup se promener dans le Jardin des Tuileries en compagnie de son fils, le futur Louis XIII qui faisait du Jardin son terrain de jeu favori. En effet, il n?était pas rare qu?il s?y entraîne à chasser des animaux qu?on amenait spécialement à cette intention.
Le jardin de Louis XIII
Pendant le règne de Louis XIII, le Jardin des Tuileries était ouvert au public mais uniquement à la haute société. Elle pouvait librement y accéder lorsque la cour n?était pas présente au Louvre ou aux Tuileries.
Le rendez-vous de la cour était au cabaret de Monsieur Renard, aménagé à côté d?un très beau jardin fleuri dans le lieu-dit de la Garenne, entre la limite ouest du jardin et le bastion qui achevait l?enceinte des Fossés Jaunes. La Grande Demoiselle, fille de Gaston d?Orléans et nièce du Roi, y avait ses habitudes et elle y rassemblait sa petite cour.
C?est la Grande Demoiselle, locataire des Tuileries depuis 1627, qui fit recomposer les broderies du Jardin Neuf. A la suite de cette transformation, le Jardin Neuf prit le nom de Parterre de Mademoiselle.
Le jardin de Louis XIV par André Le Nôtre
Le Parterre de Mademoiselle ne survécut que dix ans à la disgrâce de sa commanditaire, Louis XIV le fit transformer en immense cour pour ses parades telles que le Grand Carrousel qui eut lieu en 1662.
- La création de Le Nôtre
Alors que le réaménagement du palais était en cours, Colbert choisit André Le Nôtre pour transformer le jardin Renaissance en magnifique jardin à la française pour l?agrément du jeune monarque. Le chantier s?étala de 1664 à 1672.
Le Nôtre fit en sorte que le jardin fût le reflet paysagé du nouveau palais et que les parterres soient vus depuis le palais de la manière la plus magnifique qui fût. Pour se faire, il supprima le mur clôturant le jardin ainsi que le chemin séparant palais et jardin afin d?aménager une belle terrasse surélevée, dominant des parterres d?ifs et de buis. Ceux-ci étaient articulés autour de trois bassins ronds dont le plus grand se tenait sur la Grande Allée centrée sur le pavillon central du palais. Elle était bordée de nombreux marronniers d?Inde et d?ifs. Ces parterres de broderies et de gazon constituaient le Grand Carré et avec le palais ils se mettaient mutuellement en valeur.
Au delà vers l?ouest se trouvait le Grand Couvert composé de petits bois, de bosquets de charmes, et même d?un théâtre de verdure en gradin. Tous ces éléments de verdure étaient rectangulaires, découpés dans le sens de la longueur par la Grande Allée centrale et deux autres allées secondaires en face des pavillons de Bullant et du Théâtre. Trois allées transversales participaient au découpage dans le sens de la largeur.
Afin d?utiliser au mieux une pente naturelle vers la Seine, Le Nôtre aménagea deux terrasses. Celle au nord, appelée encore de nos jours Terrasse des Feuillants, dominait de grands parterres de gazon et de fleurs en contrebas sur la longue Esplanade des Feuillants. Celle au sud dominait les quais de Seine et s?appelait naturellement Terrasse du Bord de l?Eau. Ces deux terrasses étaient plantées d?arbres qui dispensaient une ombre agréable aux promeneurs.
La partie ouest du jardin s?ordonnait autour d?un grand bassin octogonal d?une soixantaine de mètres de diamètre, centré sur la perspective de la Grande Allée. Deux terrasses marquant la fin du jardin et accessibles par deux rampes en fer à cheval encadraient la perspective. Ainsi, s?ouvrait la Grande Perspective des Tuileries qui fut agrémentée d?une promenade arborée et qui s?étendait jusqu?au sommet de la colline de Chaillot. C?est ainsi que naquit la perspective des futurs Champs-Elysées.
- Le premier jardin public
Le jardin fut immédiatement prisé par la cour et tout le monde s?accordait sur sa magnificence. Cependant, le Roi n?en profita pas longtemps puisque c?est à la fin des travaux en 1671 qu?il décida de quitter définitivement les Tuileries pour Versailles. Le Roi fut tout de même généreux et tout le monde fut autorisé à se promener dans le jardin à condition d?être bien habillé.
Le jardin de Louis XV et Louis XVI
Après la mort de son arrière grand-père Louis XIV, le jeune Roi Louis XV, âgé de cinq ans, fut ramené aux Tuileries par le Régent Philippe d?Orléans.
- Embellissement du jardin
Afin de redonner au jardin un caractère digne de son rang, on rapporta beaucoup d?éléments de la statuaire du parc de Marly, résidence favorite de Louis XIV à la fin de son règne. Ainsi en 1719, on plaça deux groupes de marbre de chaque côté de l?entrée ouest du jardin : la Renommée du Roi et Mercure, ?uvres magnifiques de Coysevox. D?autres statues de marbre furent installées tout le long de la Grande Allée et autour du grand bassin au niveau du Grand Carré.
En 1753, la création de la Place Louis XV, actuelle Place de la Concorde, embellit considérablement la perspective vers l?ouest et de nombreux hôtels particuliers s?édifièrent à proximité du jardin amenant au jardin des promeneurs de choix.
- Le rendez-vous intellectuel et mondain
A l?aristocratie s?ajoutaient les intellectuels et les artistes puisque le palais était devenu dès le départ du Roi en 1722, le centre de la vie artistique française : le Concert spirituel, l?Opéra, la Comédie-Française jouèrent dans les salles du palais et les Académies royales logeaient à proximité au Louvre. Le jardin était donc naturellement le rendez-vous du Tout-Paris de l?époque.
- Amélioration des conditions d?accueil
Comme la fréquentation augmentait à grands pas, on décida d?installer des buvettes dans le jardin ainsi que des chaises à louer. Enfin pour plus d?hygiène, on aménagea des toilettes publiques.
- Lieu de grands évènements
Le jardin était le cadre de grandes fêtes auxquelles le peuple était invité comme la fête de la Saint-Louis le 25 août où concerts et feux d?artifice attirèrent massivement les foules. Il y avait également les grands cortèges royaux lors des mariages princiers où l?étalage de magnifiques costumes et la pompe des attelages royaux firent l?admiration de tous.
La première ascension d?un aérostat gonflé à l?hydrogène fut entreprise le 1er décembre 1783 depuis le Jardin des Tuileries. Une foule immense vint assister à l?événement en payant trois livres l?accès au jardin. C?est Jacques Charles et Nicolas-Louis Robert qui s?envolèrent ce jour là sous les yeux ébahis des Parisiens. Robert était le frère du premier fabricant de la toile caoutchoutée composant le ballon et Charles fut le premier à essayer l?hydrogène au lieu de l?air chaud, technique utilisée par les frères Montgolfier le 4 juin 1783. L?aérostat partit des Tuileries et atterrit après plus de deux heures de vol à l?Isle d?Adam au nord de Paris.
Le jardin sous la Révolution
Le Jardin des Tuileries fut le lieu de manifestations révolutionnaires. Elles furent plus ou moins joyeuses mais le jardin eut tout de même un rôle durant cette période de grands changements : un rôle lié à celui du palais des Tuileries qui devenait le siège du pouvoir central et ce pour longtemps.
- Un acte déclencheur de la colère du peuple
Les mécontentements du peuple s?étaient manifestés bien avant la célèbre prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Déjà le 12 juillet, des gens du peuple manifestèrent leur colère après le renvoi, par Louis XVI, du populaire et réformateur ministre Necker. Cette démonstration ne plut pas au prince de Lambesc qui était hostile à toute réforme de la monarchie et celui-ci avec l?aide de ses hommes chargea la foule ce qui déclencha la panique et attisa encore plus les tensions et la colère qui ne pourront plus s?éteindre.
- La promenade d?une famille royale sous surveillance
Après le retour aux Tuileries de la famille royale le soir du 6 octobre 1789, le jardin redevint promenade royale et l?ouverture au public fut restreinte aux seuls après-midi. Un espace de jeux fut aménagé pour le Dauphin à l?ouest de la Terrasse du Bord de l?Eau et la Reine Marie-Antoinette s?y promenait souvent avec son fils.
- Une fête pour la première Constitution française
Le 18 septembre 1791 pour fêter la mise en place de la Première constitution française, de magnifiques illuminations eurent lieu pour célébrer ce fait historique. De grandes pyramides de lumière furent dressées tout le long de la Grande Allée du jardin et sur les Champs-Elysées, alors que les terrasses et les bassins étaient décorés de milliers de lampions. Ainsi les lumières éclairèrent la nuit.
- La fin de la monarchie
A peine un an plus tard, ce n?est plus une scène joyeuse et pleine d?espoir qui se passa aux Tuileries mais une scène horrible, sanguinaire, une des scènes les plus terribles de la Révolution. Cette scène se produisit le 10 août 1792. Le palais des Tuileries fut assiégé et pris par la foule déchaînée et le Roi dut fuir avec sa famille par le jardin afin de gagner l?Assemblée Nationale, siégeant au Manège, et se mettre sous sa protection. Mais la Garde Suisse fut massacrée et l?on poursuivit même les meurtres à travers le jardin et jusqu?à la Place Louis XV qui ne gardera plus ce nom très longtemps.
Le jardin sous la Première République
Le jardin fut déclaré bien national comme le palais et il fut bien évidemment rouvert au public. Pour satisfaire celui-ci, de nombreux cafés s?installèrent sur la Terrasse des Feuillants. Cependant il gardait les stigmates de la terrible journée d?août 1792, c?est pourquoi la Convention Nationale décida les réparations et des embellissements.
- Un musée en plein air de la sculpture française
De nombreuses statues de marbre affluèrent des anciens domaines royaux de Marly et Fontainebleau afin d?avoir un véritable musée de la sculpture. Le réaménagement fut pris en charge par le peintre David qui avait en tête un immense projet avec une palestre, des arcs de triomphes, et d?autres créations inspirées de la Rome antique. Mais le projet de David fut arrêté par le chute de l?instigateur de la Terreur : Robespierre. Seuls deux exèdres avec des statues du parc de Marly furent édifiés : ils existent encore de nos jours.
- Le replantage des arbres
Nouveau symbole républicain, la Révolution replanta de nombreux arbres du jardin et les bosquets furent agrémentés de nombreuses fleurs. De nombreuses essences furent également introduites dans le Jardin National.
- Les grands évènements républicains
Comme c?était le cas sous la royauté, la République célébra de grands évènements. On peut citer les pompes funèbres des victimes du 10 août 1792, célébrées le 26 août. Le jardin fut le cadre de la Fête de l?Etre suprême qui débuta au Grand Carré du jardin face au palais pour s?achever au Champ de Mars. Robespierre brûla une représentation de l?Athéisme, l?Egoïsme et l?Ambition d?où apparut une statue de la Sagesse.
Le jardin de Napoléon Ier
Sous le Premier Empereur des Français, le jardin ne connut que peu de changements.
- Le percement de la Rue de Rivoli
C?est le seul événement majeur qui transforma la physionomie du jardin. Sortant des tiroirs les vieux projets monarchiques, Napoléon décida le percement d?une rue longeant la Terrasse des Feuillants : la Rue de Rivoli. Ainsi de nombreux hôtels particuliers, la salle du Manège et les nouveaux cafés furent rasés. A leurs places, fut tracée une belle et large rue qu?une grille séparait du jardin. Les immeubles de cette rue furent tous édifiés sur le même modèle établi par Percier et Fontaine.
- Les fêtes impériales
Comme ce fut le cas pour les fêtes révolutionnaires, Napoléon utilisa le jardin pour les cortèges impériaux et les fêtes. La plus grandiose d?entre elles fut sans conteste l?entrée du cortège nuptial de l?Empereur Napoléon et de l?Impératrice Marie-Louise, le 2 avril 1810 où des arcs de triomphe furent dressés et des arcades décorées de symboles impériaux se déployaient le long de la Grande Allée.
De plus, la célébration de la Saint-Napoléon, le 15 août, remplaça la Saint-Louis qui n?était plus célébrée depuis 1790. Cependant, le faste impérial était à la hauteur du faste royal.
Le jardin des derniers Rois
Rien de nouveau ne se produisit sous la Restauration. L?événement principal de 1815 à 1848 fut la création du jardin réservé du Roi Louis-Philippe.
- Un espace de sécurité vivement critiqué
En effet, Louis-Philippe désirait sécuriser les abords immédiats du palais des Tuileries puisque sa personne était sujette à de nombreux attentats. Ainsi décida-t-il de se réserver une partie du Grand Carré, du palais jusqu?au bassin central. Afin de marquer une nette séparation entre espace public et espace privé, Fontaine fit creuser un fossé, qui existe encore aujourd?hui, et qu?il décora de fleurs. Des arbres furent plantés dans ce jardin privé afin que la famille royale s?y promène plus tranquillement et des statues d?artistes de l?époque y furent installées.
Les Parisiens n?apprécièrent guère cet empiètement sur l?espace public et ils critiquèrent vivement cette mesure de sécurité. Cependant le public avait accès au jardin réservé lorsque le Roi n?était plus présent aux Tuileries, c?est-à-dire durant la belle saison.
Le jardin de Napoléon III
Le Second Empire confirma le jardin dans son rôle de représentation. Cependant, le régime apporta quelques modifications au jardin.
- L?Orangerie et le Jeu de Paume
Deux édifices jumeaux furent bâtis à l?ouest du jardin à l?extrémité des deux terrasses avec au nord le Jeu de Paume et au sud l?Orangerie. Les deux bâtiments sont des ?uvres de Firmin Bourgeois.
- La Fête du 10 juin 1867
Une des plus belles réceptions, sinon la plus belle, fut donnée le 10 juin 1867 lors de la visite du Tsar Alexandre II et du Roi de Prusse Guillaume Ier, venus pour l?Exposition Universelle. Le dîner qui eut lieu dans la Salle des Spectacles fut suivi d?une fête dans le jardin réservé auquel on accédait par un immense escalier provisoire en pierre formant un fer à cheval et qui descendait directement du Salon des Maréchaux jusqu?au jardin. Les parterres furent magnifiquement illuminés par des jeux de lumière dispensés par la Fée Electricité.
Le jardin de la fin du XIXème siècle à nos jours
- Terrain militaire durant la guerre de 1870 et le siège de Paris
En effet, de nombreuses ambulances et de nombreux soldats installèrent leur campement au beau milieu du jardin.
- Un jardin sans son origine
La Commune incendia le palais des Tuileries lors de sa retraite dans la soirée du 23 mai 1871. Les ruines restèrent intactes durant douze années mais la République définitivement installée préféra les raser en 1883 et supprima ainsi l?origine même du Jardin des Tuileries, le palais des Tuileries dont le jardin était le reflet végétal. La rue entre jardin et palais fut rouverte et l?on couvrit l?ancienne Cour du Carrousel de gazon sur lequel s?étalait une importante collection de sculptures. Ainsi on voulait faire de l?Esplanade du Carrousel une extension du jardin vers le Louvre.
Le jardin fut tout au long de la Belle Epoque un lieu propice aux manifestations populaires mais aussi aux manifestations politiques.
- Le Centenaire de la Révolution
En marge des célébrations du Centenaire de la Révolution, une grande frise chronologique fut élevée dans le jardin pour narrer les évènements, souvent tragiques, qui s?étaient écoulés le temps d?un siècle et dont beaucoup s?étaient déroulés à proximité au palais des Tuileries, détruit à l?époque.
- Le Banquet des Maires
En 1900, durant l?Exposition Universelle, le Gouvernement offrit un immense banquet à pas moins de 22 000 maires de France. Afin d?abriter tout ce monde, on tendit de grandes tentes dans le jardin.
- Bombardements allemands
Par précaution, on protégea les statues du jardin à l?aide de nombreux sacs de sable. L?utilité de cette protection fut démontrée puisque deux obus allemands explosèrent dans le jardin en 1918.
- Aménagement de l?Orangerie et du Jeu de Paume en salles d?exposition
Après la Grande Guerre, l?Orangerie fut réaménagée en salle d?exposition afin d?abriter les célèbres Nymphéas de Claude Monet. Le Jeu de Paume fut utilisé pour exposer les ?uvres d?art étrangères de l?époque.
Le jardin d?aujourd?hui
Le jardin a été réaménagé en marge des travaux du Grand Louvre dans les années 1990. Des nombreux arbres ont été replantés, des jeux pour enfants ont été installés et de nombreuses sculptures contemporaines ont été placées dans les parties boisées du Grand Couvert. Enfin, les statues classiques ont été restaurées et pour les plus précieuses d?entre elles, des moulages ont été effectués, les originaux étant désormais conservés au Louvre à l?abri de la pollution et des intempéries.
Guillaume CRIEF