Une Florentine, Reine de France
Née à Florence en 1519, fille de Laurent II de Médicis, Catherine fut mariée au futur Roi Henri II en 1533. Au début, son rôle de Reine se réduisait à celui de mère puisqu?elle donna au Roi dix enfants, mais elle ne joua aucun rôle politique du vivant de son mari. Le furtif règne de son fils François II qui dura un an et demi, laissa le trône à Charles IX, âgé de dix ans. Ainsi en 1560, Catherine se vit confier le rôle de Régente et ce fut son entrée dans la politique.
La Régente de France
Elle fut constamment la véritable représentante du pouvoir même à la majorité de Charles IX et elle s?attela à pacifier la France gangrenée par les guerres de Religion. Elle prêcha une politique de tolérance avec l?aide du ministre protestant Michel de L?Hospital. Elle conclut avec les protestants l?édit de tolérance en 1562 et l?édit d?Amboise en 1563 qui offraient la liberté de culte dans certaines conditions. Enfin, la paix de Saint-Germain de 1570 fut scellée et le mariage de sa fille Marguerite de Valois, ou Margot, avec Henri de Navarre, futur Henri IV, fut célébré pour rapprocher les deux communautés religieuses.
Mais l?influence grandissante de l?Amiral de Coligny sur le Roi ne plaisait guère à la Reine mère, d?autant plus que celui-ci prônait une guère contre l?Espagne catholique et l?alliance avec l?Angleterre et les Pays-Bas. Cela mécontenta le parti catholique qui menaçait de renverser le pouvoir royal. Ainsi, elle décida de faire assassiner Coligny puis les autres chefs protestants, ce qui conduisit à l?un des épisodes les plus tragiques que connut Paris : la nuit de la Saint-Barthélemy, du 23 au 24 août 1572. Ce massacre des protestants de Paris fit plus de 3000 morts et mit évidemment à mal les précédents traités de paix de Catherine de Médicis.
A partir de 1574, son influence politique fut tout de même réduite sous le règne de son dernier fils Henri III mais Catherine poursuivit ses efforts de pacification de la France.
Protectrice des arts
En bonne Florentine, Catherine de Médicis eut un grand rôle de mécène en soutenant les professions artistiques. Elle continua la transformation du Louvre, ?uvre de Pierre Lescot, et elle décida, après la mort de son mari, d?édifier une demeure de plaisance hors de Paris, agrémentée d?un grand et luxuriant jardin : le palais des Tuileries. Elle confia ce chantier à Philibert de L?Orme puis à Jean Bullant, qui réalisèrent un sublime palais à l?architecture riche et raffinée.
Catherine de Médicis mourut à Blois en 1589 presqu?en même temps que son dernier fils le Roi Henri III. Ainsi finit la dynastie des Valois.
Guillaume CRIEF